dimanche 31 mai 2009

Bloghouse : Séance de Rattrapage



La bloghouse, c'est le règne de l'éphémère. Ce genre en maturation se définit par sa participation au développement de l'économie du remix. Et vu qu'elle est étroitement liée à la hype (ainsi qu'à The Hype Machine, mais ça c'est une autre affaire), qui s'y connait en matière de versatilité, chaque jour apporte sa masse informe de remixes et d'icones alternatives en devenir plus ou moins crédibles.

Résultat des efforts conjugués des bloggueurs de ne sélectionner "que" le meilleur et des artistes de faire une promotion qui coûte plus de temps que d'argent, cette scène n'en est pas moins un méchant bordel organisé. Des icônes éphémères, pas d'hymne fédérateur, puisque tout est échangeable et recyclable (noter la sensation de vide qui s'empare de nous à l'écoute d'un remix vieux - disons - de plus de 6 mois).

La bloghouse est vorace, elle uniformise, elle est boulimique, avale tout mais ne grossit pas, de telle sorte qu'il est difficile de capitaliser sur son compte. La bloghouse reste celà dit un formidable outil d'ajustement des productions sur les demandes des usagers, qui participent à l'échange gratuit de musique et réagissent par plébiscite ou commentaire interposé, en même temps qu'ils constituent un segment que les publicitaires s'arrachent, et pour cause.

Définir la bloghouse reste un challenge. Qu'il s'agisse plus de l'impact que celle-ci a sur la promotion des artistes (dès lors on pourrait considérer qu'un artiste suscitant de l'intérêt par la voie des blogs appartienne à la bloghouse) ou d'un son particulier, le terme bloghouse peut s'apparenter à un fourre-tout, mais il s'appuie sur des fondements assez simples.

The Hype Machine est devenu un outil simple doté d'une image de marque forte et nourrit les usagers de remixes. En ce sens, l'aggrégateur qu'est HPM constitue un outil de référence, dès l'instant où prendre un des artistes les plus recherchés sur le moteur et le remixer sans fin devient un acte aux retombées promotionnelles évidentes, globalement plus pour les artistes remixés que pour ceux qui remixent. Le remix devient la continuation du travail de l'artiste, et l'assurance que son image perdure, véhiculant l'illusion qu'il continue de produire (Digitalism, avec son unique album, a littéralement survécu dans l'imaginaire grâce aux multiples remixes qui on été faits des pistes d'Idealism).

Voilà, j'ai craqué. Ce qui devait être un énième post débordant de mp3 tout frais et bientôt trop vieux se voit doublé d'une analyse approximative de la bloghouse. Mais puisque c'est le relativisme qui domine le genre, qu'un remix d'un dj paumé vaut à peu près la même chose que la production d'un génie, il s'agit de savoir quel est l'impact de cette tendance, et puisque science sans conscience n'est que ruine de l'âme, puissent ces mots servir de notice à l'écoute de ce qui suit :

Maintenant Ferme-là et poste des mp3 !

De la bloghouse élevé au bon grain, les remixes de Shinichi Osawa sont du pain béni, d'une qualité et d'une constance hors norme, Noisia rend une version syncopée du morceau de Don Diablo, Alan Braxe reste l'ambassadeur du remix discoplanant, TEPR nous avait manqué, on le réclamait de tout notre être, et il n'est pas du genre à décevoir, & Siriusmo donne toujours dans l'amour par synthé interposé et l'air frais à chaque production.

Bag Raiders - Turbo Love (Shinichi Osawa Remix)
Don Diablo & Example - Hooligans (Noisia Remix)
Fenech-Soler - The Cult Of Romance (Alan Braxe Remix)
La Roux - Bulletproof (TEPR Remix)
Siriusmo - Gummiband

3 commentaires:

Mathilde a dit…

100 EME POST !! j'applaudis -ça sent le sujet de mémoire bien huilé- clapclapclap

Da Capote a dit…

Très jolie rédaction ! D'ailleurs Je régurgite encore mon "parachute ending remixé par Dj Lambda & Quidam electro sound ". Sur fairtilizer, les Birdy Nam Nam ont planté des graines dans le jardin et depuis quelques mois, ça pousse de partout (7 rmx dans le top 10 mensuel).

EURK (!)

Mathilde a dit…

alan braxe alan braxe alan braxe alan braxe